La première fois que j'ai découvert Elena Brower, c'était il y a quatre ans, à New York, chez Virayoga - un superbe studio qui lui appartenait. J'y étais allée un peu par hasard, ne connaissant rien d'elle, et j'avais été éblouie par ce cours simple, pourtant intense. À l'époque, elle était davantage encline à proposer du vinyasa, mais d'ores et déjà avec une grande précision, une finesse que je n'avais pas expérimentées jusqu'alors. Ce fut un vrai coup de foudre, au point de m'inscrire immédiatement sur @yogaglo afin de pratiquer avec elle malgré la distance, de tout lire à son sujet, et de la suivre ses venues en Europe.
Ce que j'aime particulièrement chez elle, outre sa grâce, sa capacité à donner du sens à la pratique, c'est qu'elle me fait voir les choses sous un autre angle, parce qu'elle n'a pas peur d'exprimer ses ressentis de manière parfois abrupte, parce qu'elle assume d'être elle-même, sans concession. Et bien qu'il m'arrive d'être en total désaccord avec certaines de ses idées, je l'admire de nous les présenter sans détour, et de les arborer avec son élégance naturelle, jamais altérée par son franc-parler. Il suffit de la voir, d'être en sa présence pour comprendre, pour saisir sa lumière, l'évidence de sa force parce qu'elle sait être tendre, la richesse de son savoir parce qu'elle préfère la sobriété. Faire simple, faire moins, mais dans la durée, en allant au coeur des choses. Voilà ce que je retiens de ces trois jours à Londres, à ses côtés, qui m'ont reposée, emplis de longs Savasanas, de méditations plus longues encore, de silence, d'introspection.
Merci Elena de nous avoir rappelées de prendre notre temps, de ne jamais sacrifier notre pratique même s'il s'agit de ne s'accorder que vingt minutes certains jours, merci de nous avoir invitées à frôler nos limites dans des planches interminables, dans des chiens tête en bas asymétriques, à être plus fortes que notre mental. Combien étions-nous ? Je l'ignore, 70, 80 professeurs peut-être ? Et comme une armée pacifiste, nous voici prêtes à adoucir le monde en transmettant, en partageant, en vivant pleinement notre vocation auprès de nos élèves. À l'année prochaine !
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